Brasserie La Débauche

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🏭 Brasserie fondée en 2013 à Angoulême par Églantine et Aurélien Camandone, pionnière de la craft française et aujourd’hui forte d’environ 12 000 hl/an.
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🍺 Plus de 350 recettes originales : stouts impériaux, IPA explosives, sours fruitées, bières sans alcool et créations vieillies en fûts.
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🎨 Identité visuelle unique : chaque bière possède une étiquette signée par un artiste (BD, street art, tatouage), héritage de la scène angoumoisine.
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🌍 Réputation nationale et internationale : élue meilleure brasserie française 2019 sur RateBeer, reconnue par les World Beer Awards 2025.
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🏅 Nombreuses distinctions : médailles pour la qualité de ses bières (Nevermore, Alma, Cindy Bunny…) et pour le design de ses étiquettes.
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🚀 Dynamique de croissance et d’innovation : intégrée depuis 2023 au groupe coopératif Océalia pour accélérer son développement tout en préservant son ADN créatif.
- 🍻 Quelques pépites plébiscitées sur Untappd :
1. Histoire de la brasserie
La Débauche est une brasserie artisanale fondée à Angoulême (Charente) en juillet 2013 par un couple de passionnés, Aurélien Camandone et Églantine Clément-Camandone. L’originalité du projet tient au profil des fondateurs : elle était professeure de lettres, lui maréchal-ferrant, et tous deux partageaient un goût pour la bière et le graphisme. Ils ont commencé à brasser en amateurs avant de tout quitter pour lancer leur entreprise en investissant leurs économies (jusqu’à vendre une moto pour acheter une cuve). Le nom « La Débauche » illustre d’emblée leur esprit iconoclaste et créatif, assumant une image rebelle dans le paysage brassicole.
Les débuts sont modestes et semés d’embûches. Installés dans un petit local de 200 m² boulevard Besson-Bey à Angoulême, ils brassent 120 hectolitres la première année. Faute de soutien bancaire initial, ils innovent dès 2013 avec une bière manifeste, la Slap a Banker (un barley wine de 12 % vol.), créée après le refus d’un prêt : cette « gifle à un banquier » obtient un écho médiatique et finit par convaincre une autre banque de les financer. Cette anecdote illustre l’audace des fondateurs et marque le coup d’envoi de la success story. Leur première bière produite fut La Spéciale, une blonde d’inspiration belge aux herbes, ouvrant la voie à de nombreuses recettes originales.
La demande croissant rapidement, La Débauche déménage début 2018 dans un site de 1 500 m² au 13 rue des Lignes(Angoulême) pour augmenter ses capacités. Cette nouvelle brasserie, équipée d’une salle de brassage de 50 hl et de fermenteurs neufs, intègre également un bar-taproom ouvert au public. La production bondit alors d’environ 180 hl en 2013 à 1 500 hl en 2017. Les fondateurs affichent l’ambition de multiplier par quatre ce volume grâce au nouveau matériel, en misant tant sur le marché local qu’à l’export. En effet, dès 2019 plus de 25 % des bières partent à l’exportation. La croissance ne s’est pas démentie : en 2023 la production annuelle atteint 12 000 hl, soit 100 fois le volume des débuts, et le site a une capacité maximale d’environ 20 000 hl/an.
Une partie de l’équipe de La Débauche dans la brasserie d’Angoulême (Charente). La brasserie, partie de zéro en 2013, emploie aujourd’hui près de 30 personnes.

En parallèle, l’effectif s’est étoffé : d’abord deux personnes, la brasserie compte en 2025 une trentaine de salariés (29 employés). La Débauche s’est imposée comme l’une des brasseries artisanales qui ont « participé à l’essor de la filière brassicole en France », développant une marque forte bien au-delà de sa région natale. En 2019, elle est élue meilleure brasserie française par le site international RateBeer, consacrant son succès après seulement six ans d’existence.
Après une décennie d’activité, un tournant majeur a lieu fin 2023 : les fondateurs cèdent La Débauche au groupe coopératif Océalia, acteur agricole régional, dans le but d’assurer la pérennité et le développement de l’entreprise. Jean Carrère, présent depuis 2017 et directeur commercial depuis 2020, reprend alors la direction générale de la brasserie tandis qu’Églantine et Aurélien passent la main. Malgré cette nouvelle direction, l’ADN de La Débauche reste inchangé, toujours porté par les maîtres-mots créativité et exigence revendiqués depuis l’origine.
2. Gammes de bières, styles et innovations brassicoles
La Débauche propose une large gamme de bières aux styles variés, incarnant une philosophie d’expérimentation sans limites. Depuis 2013, la brasserie a imaginé et brassé plus de 300 recettes originales (plus de 350 selon leurs chiffres 2025), ce qui témoigne d’une créativité foisonnante. On retrouve d’une part une gamme permanente d’une quinzaine de bières environ, avec des incontournables maîtrisés, et d’autre part de nombreuses éditions limitées audacieuses qui ont fait sa renommée. Parmi les recettes phares, on peut citer :
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Nevermore – un Imperial Stout riche (9,5 % vol.), bière noire iconique de La Débauche, aux saveurs intenses de cacao, café et fruits secs, couronnée de succès dans les concours internationaux.
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Amorena – une série de bières d’exception souvent affinées (par ex. en barriques de brandy de pomme) offrant des profils complexes et gourmands.
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La Débauche IPA – une IPA « classique » généreusement houblonnée, figurant parmi les permanents, ici illustrée par un visuel psychédélique (voir section communication).
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Cute & Sober – une bière sans alcool (framboise) innovante, preuve que la brasserie explore tous les registres, du puissant barley wine au breuvage léger sans alcool.
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Big Boy – une gamme récente d’Imperial Stouts pimentés, déclinés avec différentes variétés de chili pour des dégustations fortes en sensations.
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Sacred Heart – une série de bières vieillies en barriques, rondes et complexes, rééditées sous différentes versions, illustrant le savoir-faire de La Débauche en matière d’élevage en fût.
Le fil conducteur de ces créations est l’excentricité et la prise de risque gustative. La brasserie affectionne les ingrédients et recettes hors normes : elle a par exemple brassé des bières aux saveurs inédites comme le caramel au beurre salé ou l’encre de seiche. Elle a même relevé des défis insolites (une commande de bière fluorescente en boîte de nuit, ou un projet avorté de bière au cigare avant de découvrir l’interdiction de la nicotine !). Sours aux fruits frais, IPA et pale ales surchargées en houblon, stout aux pâtisseries ou au chocolat, rien n’est trop audacieux. Chaque nouvelle recette est l’occasion de repousser les limites : « chaque bouteille La Débauche est un manifeste de créativité », résume un expert.
Cette effervescence créative s’appuie sur un savoir-faire brassicole solide. La Débauche est l’une des rares brasseries en France équipée de cuves en cuivre chauffées au gaz, un matériel traditionnel qui apporte une complexité aromatique supplémentaire aux brassins. La brasserie expérimente aussi des techniques moins communes, par exemple la distillation par le froid (freeze-distilling) de certaines bières pour en concentrer les arômes (une méthode inspirée de l’eisbock allemand). En outre, forte de son outil industriel, La Débauche a pu faire du brassage à façon (production pour des tiers) et même produire du moût pour des distilleries locales. Ces diversifications témoignent d’une volonté d’innover sur toute la chaîne de production.
Enfin, La Débauche n’hésite pas à collaborer avec d’autres brasseries artisanales, en France comme à l’étranger. Très tôt, en 2015, elle réalise une collaboration avec la brasserie londonienne Weird Beard, et au fil des ans de nombreux brassins collaboratifs ont vu le jour. Pour ses 10 ans, elle a convié 12 brasseries amies (dont 3 étrangères) à brasser lors d’un festival anniversaire. Cet esprit de partage et d’expérimentation collective nourrit l’inventivité de ses propres bières.
Etiquette de la Sacred Heart de La Débauche

3. Positionnement sur le marché français et international
Sur la scène brassicole française, La Débauche fait figure de précurseur du mouvement craft des années 2010. Lancée en province (Angoulême) en 2013, elle s’est rapidement imposée parmi les références nationales, alors même que le phénomène des microbrasseries débutait en France. Avec son identité forte et son goût du risque, La Débauche s’est adressée avant tout aux amateurs éclairés de bières artisanales à la recherche de nouveautés et de saveurs hors du commun. Sa réputation de brasserie « folle et créative » aux côtés d’autres trublions français est solidement établie chez les connaisseurs. Les beer geeks français la plébiscitent pour son originalité et la qualité d’exécution de ses breuvages, au point qu’elle figure « parmi les brasseries françaises les plus réputées » selon Une Petite Mousse en 2020.
En termes de niche de marché, La Débauche s’inscrit dans le segment haut de gamme et expérimental de la craft beer. Elle ne se positionne pas sur des produits d’appel grand public, mais sur des bières de caractère, souvent fortes en goût (stouts impériaux, barley wines, IPA amères, sours acidulées, etc.) qui s’adressent à un public d’initiés. Son succès prouve toutefois que ce créneau s’élargit : la brasserie a su séduire un public croissant et convertir de nombreux amateurs à ses créations atypiques. Elle a également diversifié son offre pour toucher un éventail plus large (par exemple en proposant une bière sans alcool fruitée, ou des IPA plus classiques), tout en conservant une image d’avant-garde.
La Débauche a vite dépassé le cadre local charentais : aujourd’hui, la majorité de sa production est écoulée hors de sa région d’origine, que ce soit ailleurs en France ou à l’étranger. Son rayonnement national s’appuie sur un réseau de caves à bières, de bars spécialisés et sur sa boutique en ligne, ainsi que sur des distributeurs artisanaux. Dès 2019, environ 25 % de la production partait à l’export, proportion qui a pu croître avec l’augmentation des volumes. Les bières La Débauche voyagent ainsi en Europe (Belgique, Royaume-Uni, Scandinavie, etc.) et au-delà, contribuant à faire connaître le savoir-faire français. La présence dans des festivals internationaux et les collaborations avec des brasseurs étrangers ont renforcé cette visibilité. En 2019, sa Black Ale India Stout a même été classée parmi les 15 meilleures bières brunes au monde sur RateBeer, soulignant l’écho international de ses créations.
Du point de vue des professionnels du secteur, La Débauche est perçue comme une success story française de la décennie craft. Sa croissance rapide (passage de quelques hectolitres à 20 000 hl annuels) et son intégration en 2023 dans un groupe agroalimentaire régional témoignent de sa stature acquise. Le rachat par Océalia a été justifié par la force de la marque La Débauche sur le marché des craft beers et son rôle moteur dans le développement de la filière en France. Malgré cette alliance avec une coopérative agricole, la brasserie a veillé à conserver son authenticité et son indépendance créative, évitant par exemple un rachat par un géant brassicole international qui aurait pu diluer son image. Ce positionnement adossé à un acteur local plutôt qu’un mastodonte mondial a été salué comme une stratégie intelligente pour concilier croissance et identité.
En résumé, La Débauche occupe aujourd’hui un segment de marché hybride : celui d’une microbrasserie devenue « grande » par ses volumes et sa renommée, tout en restant alternative dans son esprit. Elle est à la fois pionnière française du brassage créatif et ambassadrice à l’export des saveurs hexagonales. Sa clientèle se compose d’amateurs exigeants en France, de collectionneurs de bières artisanales, et de partenaires internationaux qui apprécient son style décalé. Cette dualité local/global et artisan/audacieux fait de La Débauche un acteur singulier du marché brassicole, capable de briller auprès du grand public tout en conservant le respect des puristes.
4. Stratégie de marque et communication
Dès ses débuts, La Débauche a misé sur une identité visuelle et artistique forte. Implantée à Angoulême, capitale internationale de la bande dessinée, la brasserie a su tirer parti de ce vivier créatif local : chaque bière La Débauche arbore une étiquette originale réalisée par un artiste (illustrateur, graphiste, tatoueur, street artist…) différent. Cette approche unique, faire collaborer un artiste par recette, a permis de doter la marque d’un univers visuel foisonnant et identifiable entre tous. Les bouteilles et canettes deviennent de véritables toiles artistiques, mettant en avant le travail d’artistes tels que Zoé Crevette, Tracy Lewis, The Dulk, André Sanchez ou encore le graffeur Möön, pour n’en citer que quelques-uns.
Exemple d’étiquette artistique de La Débauche : illustration réalisée par l’artiste angoumoisin Möön pour habiller l’IPA de la brasserie (2016). Chaque bière possède son identité visuelle propre, contribuant à l’image créative de la marque.

Cette stratégie de « co-création graphique » donne lieu à des visuels très variés, souvent audacieux ou oniriques, qui attirent l’œil des consommateurs. L’étiquette n’est pas qu’un ornement : elle raconte une histoire, elle prépare à l’expérience de dégustation. Par exemple, l’IPA illustrée ci-dessus déploie une explosion de couleurs et de motifs psychédéliques, en écho aux arômes intenses de la bière. De même, la canette Full of Zest (IPA aux agrumes) arbore des petits personnages citronnés espiègles qui suggèrent la fraîcheur et l’esprit espiègle de la bière. Ce soin apporté au design a été récompensé récemment par des médailles d’argent en design d’étiquettes aux World Beer Awards 2025 (voir section Récompenses).
Au-delà du packaging, La Débauche cultive une communication décalée et audacieuse, en phase avec son nom provocateur. Les noms de bières sont souvent évocateurs (Nevermore, Cinderella, Cindy Bunny, Damnation, etc.) et certaines créations font référence à des clins d’œil culturels ou des coups de gueule (Slap a Banker pour tacler les banquiers, Cigare pour un projet abandonné, etc.). Ce ton libre contribue à forger l’image d’une marque anticonformiste mais sincère.
Sur les réseaux sociaux, La Débauche est très active et fédère une importante communauté (plus de 23 000 abonnés sur Instagram par exemple). La brasserie partage régulièrement des visuels de ses nouvelles étiquettes, des aperçus de brassage, et n’hésite pas à utiliser l’humour ou la référence pop dans ses publications. Elle valorise aussi les collaborations artistiques en mettant en lumière les illustrateurs partenaires, renforçant ainsi la dimension culturelle de sa communication.
La direction artistique globale de La Débauche, assurée en interne par des passionnés de graphisme, assure une cohérence dans l’éclectisme. Le logo de la brasserie, un crâne de corbeau stylisé, apparaît discrètement sur chaque bouteille, comme un fil rouge rappelant la signature de la marque dans cet univers visuel changeant. Ce logo macabre et élégant résume bien l’esprit de La Débauche : un mélange de provocation (la mort, la débauche) et de sophistication esthétique.
En termes de marketing, La Débauche mise sur l’expérience client et la proximité. Son taproom attenant à la brasserie est un élément clé de cette stratégie. Ouvert plusieurs jours par semaine, ce bar permet de déguster sur place l’ensemble de la production, dans un cadre industriel-chic qui reflète l’âme de la marque. La Débauche y organise des animations originales, soirées DJ, concerts, marchés de créateurs, friperies éphémères, spectacles burlesques, transformant la brasserie en lieu culturel vivant. Ces événements renforcent le lien avec la communauté locale et offrent une vitrine directe pour la marque. De plus, chaque année, la brasserie organise son propre festival (voir section suivante), autre outil de communication expérientielle.
Enfin, La Débauche n’hésite pas à nouer des partenariats marketing originaux. Par exemple, elle s’associe à des artistes pour des éditions spéciales de merch (t-shirts illustrés, affiches d’art liées à certaines bières). Elle a collaboré avec des événements (ex : festivals de musique ou de bande dessinée) en créant des bières éphémères thématiques, s’ancrant ainsi dans la culture locale et alternative. L’ensemble de cette stratégie de marque, visuels percutants, ton irrévérencieux, présence sociale dynamique et ancrage festif, a largement contribué à la popularité de La Débauche auprès des amateurs qui s’attachent autant à l’univers proposé qu’au goût de la bière lui-même.
5. Récompenses, distinctions et critiques
En une décennie, La Débauche a accumulé les distinctions et les retours d’estime, tant de la part du public que des professionnels. Voici quelques récompenses et reconnaissances marquantes :
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Meilleure brasserie française 2019 (RateBeer) : Le célèbre site d’évaluation américain a élu La Débauche brasserie n°1 en France en 2019, consacrant l’excellence et la créativité de sa production au niveau national. La même année, la Black Ale India Stout de La Débauche a été classée 11ᵉ meilleure bière brune au monde sur RateBeer, un exploit pour une brasserie française relativement jeune. Ces distinctions issues des votes des beer geeks du monde entier ont fortement accru la visibilité de La Débauche dans la communauté craft internationale.
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World Beer Awards 2025 – 6 médailles produits : Première participation et première moisson pour La Débauche aux WBA, concours mondial de référence. En août 2025, la brasserie décroche trois médailles d’argent (pour ses bières Cindy Bunny, Alma et Nevermore) et trois médailles de bronze (pour sa Double Belge, son IPA et la Cute & Sober). Ces prix couvrent plusieurs catégories de style, attestant de la polyvalence et du haut niveau de qualité des breuvages proposés. À titre d’exemple, la Nevermore (Imperial Stout) s’est distinguée par sa richesse aromatique en chocolat, café et fruits secs, impressionnant le jury international.
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World Beer Awards 2025 – 3 médailles de design : Le jury des WBA a également salué l’audace créative des étiquettes de La Débauche, en attribuant trois médailles d’argent supplémentaires pour le design des bières Alma, Nevermore et Cute & Sober. Cette reconnaissance spécifique de l’identité visuelle est rare dans les concours brassicoles et vient récompenser le travail artistique accompli sur l’habillage des produits (voir section communication). C’est un atout de plus pour la brasserie dans ses échanges commerciaux, comme le souligne Jean Carrère : « Présenter nos produits à un concours de cette envergure et récolter des médailles valorise le travail effectué à la brasserie… C’est un argument supplémentaire auprès de nos distributeurs ».
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Autres distinctions : Outre ces honneurs majeurs, La Débauche a reçu de nombreux éloges dans les médias spécialisés et sur les plateformes de notation. Des dégustateurs et critiques la désignent régulièrement comme l’une des brasseries artisanales les plus créatives de France. Ses bières emblématiques (comme la barley wine Slap a Banker ou la série Sacred Heart) ont obtenu d’excellentes notes sur Untappd, RateBeer et BeerAdvocate, renforçant sa crédibilité. La brasserie a également été mentionnée dans divers guides et palmarès brassicoles.
Globalement, le palmarès de La Débauche reflète son double succès : reconnaissance populaire (RateBeer) et reconnaissance professionnelle (World Beer Awards, etc.). Ces récompenses viennent légitimer son approche novatrice et rassurer les distributeurs et partenaires quant à la qualité de sa production. Elles participent aussi à la promotion de la brasserie : les médailles sont mises en avant dans la communication et sur les packagings, contribuant à attirer de nouveaux curieux. Enfin, au-delà des prix, la meilleure « récompense » pour La Débauche reste la fidélité et l’enthousiasme de sa communauté de clients, qui n’hésitent pas à parcourir les salons et taprooms pour déguster ses dernières trouvailles.
Etiquette de la Carnival de La Débauche

6. Projets récents et en développement
Après 10 ans d’existence, La Débauche ne manque pas de projets pour continuer son aventure sous de nouveaux auspices. Le rachat par Océalia fin 2023 ouvre notamment des perspectives d’investissement et de croissance. Intégrée à ce groupe coopératif, la brasserie bénéficie de ressources supplémentaires pour moderniser ses installations si besoin, accroître sa distribution (notamment en circuits cavistes et grande distribution spécialisées) et envisager de nouvelles extensions. Aucune dénaturation de l’esprit craft n’est prévue ; au contraire, ce partenariat est vu comme un tremplin pour pérenniser le modèle artisanal sur le long terme. Les fondateurs ayant cédé la main, l’équipe dirigeante (Jean Carrère et son staff) peut insuffler une nouvelle dynamique tout en restant fidèle aux valeurs d’origine. On peut s’attendre à ce que La Débauche continue de innover en R&D, peut-être via l’achat de nouveaux fûts de vieillissement, l’exploration de styles émergents (bières hybrides, wild ales, etc.) ou le développement de sa gamme sans alcool, en phase avec les tendances du marché.
Sur le plan événementiel et commercial, La Débauche poursuit son La Débauche Festival annuel, qui est devenu un rendez-vous important. Initié en 2019 pour fêter le nouvel outil de production, ce festival brassicole organisé à Angoulême a connu déjà plusieurs éditions réussies (3ᵉ édition en 2022). Il réunit une quinzaine de brasseries artisanales françaises et attire jusqu’à 1 500 visiteurs pour une journée de dégustation, concerts, jeux et convivialité. Cet événement, reconduit chaque année, permet de mettre en valeur la scène craft nationale et d’ancrer davantage La Débauche sur la carte des grands rendez-vous brassicoles. Le succès du festival pourrait amener la brasserie à l’étendre (par exemple sur deux jours) ou à en faire des déclinaisons itinérantes à l’avenir, bien que rien de tel n’ait été annoncé formellement.
Côté production, La Débauche continue d’étoffer ses nouvelles gammes. La récente série Big Boy (stouts impériaux pimentés) lancée en 2023 a montré sa capacité à innover sur des niches pointues. D’autres gammes pourraient voir le jour, par exemple autour des bières vieillies (étendre la collection Sacred Heart avec de nouveaux fûts exotiques) ou autour des tendances actuelles (bières acidulées type wild ales, exploitation de levures sauvages, etc.). La brasserie a d’ailleurs manifesté son engagement en RSE (responsabilité sociétale), ce qui pourrait se traduire par des projets autour du développement durable : utilisation d’ingrédients locaux (malts, houblons charentais), valorisation des déchets de brassage, ou partenariats avec des acteurs écoresponsables. Forte de l’appui d’Océalia (coopérative agricole ancrée localement), La Débauche a les moyens d’approfondir ce volet durable de ses projets.
En termes d’infrastructures, l’ouverture de nouveaux lieux n’est pas exclue. À ce jour, la brasserie dispose de son site principal (production + taproom) et d’un second site de stockage à proximité (qui a servi de lieu au festival). À l’avenir, on peut envisager l’ouverture d’un brewpub urbain dans une grande ville (Bordeaux, Paris ?) ou d’un bar dédié mettant en avant les produits de La Débauche, pour accroître sa présence directe auprès du public. De même, l’export étant un axe fort, des partenariats à l’étranger pourraient émerger (distribution exclusive, collaboration avec des brewpubs étrangers, etc.). Rien d’officiel n’a été communiqué à ce sujet pour l’instant, mais la dynamique de la brasserie laisse penser qu’elle saura saisir les opportunités de croissance externe tout en soignant son identité.
En somme, les prochains défis de La Débauche s’articulent autour de la continuité dans le renouveau : continuer à surprendre les amateurs avec des bières toujours plus inventives, tout en structurant l’entreprise pour durer. La décennie écoulée a montré qu’une brasserie artisanale française pouvait grandir vite sans perdre son âme. La nouvelle étape qui s’ouvre (adossement à Océalia, nouveaux projets) vise à consolider cette réussite. Gageons que La Débauche saura rester fidèle à sa devise « créativité et exigence » et à son nom évocateur pour les années à venir, au grand plaisir des papilles aventureuses.
Sources :
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